Colour Of The Trap - Miles Kane

Publié le par Fabien

chronique-miles-kane-colour-of-the-trap-copie-1.jpgMiles Kane fait partie de cette vague tant adulée de jeunes musiciens prodiges touche-à-tout. En deux temps, trois mouvements, il est parvenu à rallier les critiques à sa cause et à s'attirer les faveurs du public.

Influencé par son cousin James Skelly, chanteur et guitariste de The Coral, il fait ses premières armes en 2004 avec The Little Flames puis prend les rênes de The Rascals. Après un unique album Rascalize (2008), le jeune anglais annonce la séparation du groupe et profite de ses liens d'amitié avec un certain Alex Turner pour mettre en place un nouveau projet, The Last Shadow Puppets. On connait la suite, cette collaboration avec le leader des Arctics Monkeys porte ses fruits : The Age of Understatement est considéré comme l'un des meilleurs albums de l'année 2008. Profitant d'un succès conséquent, Kane décide de se la jouer solo et frappe fort, très fort, avec son premier opus Colour of The Trap.

Pour l'occasion, l'english boy n'a pas fait dans les détails, enregistrant à la fois à New-York aux côtés de Dan Carey (producteur des Franz Ferdinand) et à San Francisco avec Dan The Automator (Kasabian, Gorillaz). Monsieur Gruff Rhys, chanteur de Super Furry Animals, est même venu aider le Liverpudlien pour écrire les premiers titres. Bref, les atouts en poche, il ne restait plus qu'à pondre de bonnes chansons... c'est chose faite ! Colour of The Trap est classieux, à l'image de ce dandy s'inspirant des Dutronc et Gainsbourg français mais aussi des Beatles. Les douze titres livrent une pop vintage venue tout droit des années 60.

C'est sur les chapeaux de roues que s'ouvre l'album avec le titre "Come Closer", riff lourd et basse omniprésente le tout agrémenté d'un refrain entêtant ... rentre-dedans et plaisant. "Rearrange", troisième single apporte son flot de légèreté tandis que "My Fantasy" ralentit la cadence. Noel Gallagher (oui oui, l'ex-Oasis) passe d'ailleurs en coup de vent et s'y improvise choriste. "Counting Down the Days" surprend dès les premières notes mais se révèle tout de même efficace. Sur "Happenstance", Kane s'est permis d'inviter l'actrice française Clémence Poésy (Fleur dans Harry Potter) pour un duo tout en sensualité. Certains titres n'ont pour autant pas le même panache à l'image d'un "Quicksand" dont on aurait pu se passer ou de "Take The Night From Me" qui se noie dans une pop élégante mais niaise. Heureusement, d'autres rattrapent largement ces quelques écarts. "Inhaler" se détache comme le morceau le plus prenant de l'album, avec une touche garage-vintage affolante. De même pour "Better Left Invisible" influencé par Queens Of The Stone Age et Kasabian. "Telepathy", chanson co-écrite avec le jeune Turner, s'impose avec un son très aérien, alors que l'on retrouve sur "Kingcrawler" un brin de ressemblance avec "The Age of Understatement" de The Last Shadow Puppets. Enfin le titre éponyme "Colour of The Trap" vient clore l'album laissant en suspend une ballade des plus mélancoliques.

Resté dans l'ombre de son comparse venu d'Arctique, Miles Kane prouve avec son premier essai qu'il n'est pas le simple second d'Alex Turner. Bien au contraire, grâce à cet album convaincant et très réussi, on comprend vite que le garçon est tout aussi talentueux et méritant. Oui, on peut le dire, à 25 ans, Miles Kane a déjà tout d'un grand.

 

Le + : "Inhaler"

Le - : "Quicksand"

 

(PS : Rendez-vous le dimanche 28 août pour voir le petit génie à Rock en Seine)

Publié dans Chronique d'album

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